De loin, ils ont vu.
Peut-être omniscients,
se doutaient-ils de
quelque chose ?
Le glissement
des ectoplasmes dans l’éther
a été soudain
fulgurant.
Deux faces blêmes
rigoureuses
scrutent
la mutation indécente
provocatrice
de la femme libellule.
Peut-être omniscients,
se doutaient-ils de
quelque chose ?
Le glissement
des ectoplasmes dans l’éther
a été soudain
fulgurant.
Deux faces blêmes
rigoureuses
scrutent
la mutation indécente
provocatrice
de la femme libellule.
Elle
ne s’effarouche pas
sous l’assaut des
regards inquisiteurs.
Elle sourit davantage
jouant de ses ailes
comme d’une harpe.
Quelques notes pointues
scintillantes
tentent timidement
de traverser
le verre de son bocal,
l’univers semble
frémir insensiblement,
j’en jurerais,
à l’âme vive
de ce diapason
cristallin ;
un instant infime
le silence de plomb
qui écrase
toutes choses
de sa masse
depuis des temps et
des temps
semble céder le pas ;
je sens,
-les autres aussi peut-être?-
qu’un soleil de musique rayonnante
se tient, là,
derrière la chape sourde
prêt à s’infiltrer
de toute sa chaleur
de toute sa vie
de toute sa puissance
par la moindre brèche ouverte.
ne s’effarouche pas
sous l’assaut des
regards inquisiteurs.
Elle sourit davantage
jouant de ses ailes
comme d’une harpe.
Quelques notes pointues
scintillantes
tentent timidement
de traverser
le verre de son bocal,
l’univers semble
frémir insensiblement,
j’en jurerais,
à l’âme vive
de ce diapason
cristallin ;
un instant infime
le silence de plomb
qui écrase
toutes choses
de sa masse
depuis des temps et
des temps
semble céder le pas ;
je sens,
-les autres aussi peut-être?-
qu’un soleil de musique rayonnante
se tient, là,
derrière la chape sourde
prêt à s’infiltrer
de toute sa chaleur
de toute sa vie
de toute sa puissance
par la moindre brèche ouverte.
Que quelques bocaux volent
en éclats
à la piqûre d’une note
encore plus vive
que quelques bougies molles
s’éveillent et
surprises
émettent ne serait-ce
qu’un piaillement étonné
et c’en serait fini
de la congélation
crapuleuse
du monde.
On se retrouverait
tous autant qu’on est
dans un brouhaha
assourdissant
rutilant,
gai,
clinquant
tissé n’importe comment
anarchiquement
fraternellement
librement
de tous les éclats de mots
les éclats de rires
les éclats d’amour
les éclats de vie.
Les mains
gantées de latex
chirurgical
ont déjà ouvert
le bocal de
Elle,
ont saisi l’être difforme
monstrueux à
leurs yeux,
arraché
d’un geste sec
mécanique
et dans un craquement muet
insupportable
les ailes irisées,
ont broyé le corps,
repoussé tout cela
en bouillie
au fond du flacon,
refermé hermétiquement
celui-ci
avant de le jeter
vivement
au pullulement
infecte
des charognards.
Mes yeux ont hurlé
mes poings rebondi
furieux
impuissants
au verre
génétique
de ma prison.
Alors
la main gigantesque
sanglante encore
de son intervention
prophylactique,
sans haine
sans état d’âme,
professionnellement,
d’une chiquenaude
d’une pichenette machinale
légère
presque désinvolte
envoie valser
mon sort
au fond
du monde.
Je n’ai que le temps
de voir monter à moi
dans un tourbillon vertigineux
la grouillitude
que je redoutais tant,
les yeux enflammés et rieurs
les dents rouges
baveuses
écumantes
de la
Perfection
en passe
d’aboutir.
FIN
« Comme un goût de cendre au réveil » épisode 9 . Texte déposé à SACD/SCALA
5 commentaires:
Les poussières d' ailes de libellule sont immortelles, Hombre ...
Quoiqu' on veuille nous faire croire sous la menace ...
Bredouillantes, timides, révoltées, hargneuses, désespérées ...
Et le pire, sais-tu, c' est qu' elles engendrent ...
Alors, leurs enfants, nos enfants dénoncent à leur tour, se retrouvent chez le préfet parce que leur mère libbellule leur a dit un jour de ne pas baisser les yeux devant le chantage ou la menace ...
Rester debout est à ce prix ...
Et bien tant pis pour l' autorité ... Le pétillement au fond des yeux vaut bien quelques blessures aux ailes ...
Je t' embrasse avec cette chaleur des rebelles, Hombre ...
il y a des tas de bocaux livrés à la mort, à chaque seconde de la vie, par maladie, accident, incident imprévisible sans même parler de tout ce qui l'était... l'issue est fatale quelque soit la vie menée tassée dans un bocal ou bien debout... et elle arrive à tout moment dans une vie.
parler d'amour fait tenir debout jusqu'au bout
Salut Kaïkan
Alors, vive les enfants debout face à Môssieur le Préfet!
Bises!
Camille, je crois que tu n'as pas compris le sens de mon conte : ce n'est pas un problême de mort hasardeuse et de fatalité mais de mépris de l'humain et d'extermination des indésirables. L'amour, certes, mais peut-on confondre dans le même fatalisme la victime d'un impossible amour et l'englouti du Goulag ou du carbonisé des Saintes Inquisitions?
L'une est victime d'un drame, l'autre d'un crime. Et je montre un monde non pas dramatique mais criminel. Face au drame, on s'incline, face au crime, on se lève.
Si on commence à tout mettre au même niveau, c'est que , OUI, les Maîtres des Bocaux ont déjà gagné.
Bisous à toi et vive ton Romantisme.
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